LE PROGRES.FR – «Un héros qui me ressemble»
Posted by 118prod on nov 22, 2010 in Non classé | 0 commentsLE PROGRES.FR / Le 08/11/2010
Avant-première du FILM « 118-318 » / TENCE
Samedi, c’était la projection en avant-première de la comédie tournée à Tence l’automne dernier. Réactions
«J’ai aimé ce film. Je viendrais le revoir », assure Jean-Régis, agriculteur tençois, bien connu pour offrir de délicieuses spécialités fromagères au lait de brebis, sur les marchés de Tence, d’Yssingeaux et du Chambon-sur-Lignon.
Samedi, il vient d’assister à l’avant-première d’ Opération 118-318 Sévices clients, qui sera sur les écrans de France et de Navarre, le 17 novembre. Réalisé par Julien Baillargeon (dont c’est le premier long-métrage), le film décrypte, avec une ironie sarcastique, l’univers impitoyable des centres d’appels.
Pas de grosses vedettes, un budget sage. Un scénario puisé dans le quotidien de ces entreprises florissantes, surtout lorsqu’elles délocalisent à tours de bras.
Le producteur et co-scénariste, Manuel Jacquinet, connaît son sujet sur le bout des doigts. Il a créé et dirigé, durant dix ans, une société de conseil et de formation spécialisée dans les centres d’appels.
Un jour, lassé de voir qu’il fallait aller toujours plus loin, traquer le coût de revient le plus bas, il a eu envie de changer de métier et de raconter : « C’était en 2007, à Cotonou, que j’ai eu le déclic. On avait démarré à 1 euro l’appel à Paris, pour descendre 0,50 centime en province, pour proposer du 0,25 centime au Maroc pour arriver à 0,12 centime au Bénin. » L’opus oscille entre chronique sociale et comédie décalée, cultivant avec constance le second degré, sans verser, cependant, dans le film militant. Même si, derrière le ton léger, le happy end réconfortant, « de vrais messages passent », comme le souligne volontiers Abdelkader Raïlane. Il est directeur de la mission locale de la Jeune Loire et ses rivières.
A ce titre, il a été chargé, avec son équipe, du recrutement des figurants sur le tournage. Mais il est aussi secrétaire permanent de la Copec (Commission pour la promotion de l’égalité des chances et la citoyenneté), représentant de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) dans le département. « Pour moi qui suis issu de l’immigration, après avoir vu le film, ma première réflexion, c’est de dire : enfin, un héros qui me ressemble.
Le personnage principal, qu’incarne le comédien Booder, va organiser la solidarité et sauver l’entreprise auvergnate en faillite. C’est plutôt rare au cinéma. »
Françoise, de Sainte-Sigolène, employée dans la vraie vie dans le centre d’appels Yakamoz, installé à Tence depuis avril, dans les locaux qui ont servis au tournage, est formelle : « Le film m’a plu, car on retrouve plein de similitudes avec ce que l’on rencontre au travail. Tel personnage nous fait penser à tel ou tel collègue. Alors, on rit. »
Le film sera sur les écrans six jours durant, au cinéma de Tence, à partir du 17 novembre. Retenez votre soirée.
Fabienne Mercier