LE PROGRES.FR – « Opération 118 318 »: une équipe qui gagne

LE PROGRES.FR / Le 17/11/2010

Manuel Jacquinet, vous êtes le producteur du film, pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

Je ne suis pas du tout issu du milieu cinéma. J’ai travaillé pendant très longtemps au sein du secteur des centres d’appels téléphoniques. J’ai monté plusieurs sociétés, créé des formations pour les professionnels de ce secteur. J’ai aussi exporté mon savoir-faire au Maroc et en Afrique. En 2008, après 12 ans de travail dans l’industrie des call centers, j’ai vendu ma société. J’ai alors eu envie de produire un film pour raconter ce que j’avais vu pendant toutes ces années et pour mettre en lumière ces professionnels de l’ombre qui souffrent souvent d’une mauvaise image.

Julien Baillargeon, vous avez réalisé le film. En quoi le projet vous a séduit ?

Lorsque je suis arrivé sur le projet, le scénario était déjà écrit. J’ai souhaité rester fidèle à son esprit et apporter à son potentiel comique, ma propre vision de la comédie. Manuel, le producteur et co-auteur du scénario, maîtrise le sujet des call centers à fond. Moi, je me suis attaché à mettre son savoir à la portée du grand public.

Manuel, Julien, pourquoi avez-vous choisi de tourner à Tence, en Haute-Loire ?

En 2008, le Maire m’a contacté pour le conseiller dans la création d’un call center à Tence. Ce qui m’a permis de trouver un décor pour le film. La Mairie de Tence nous a aidés à travers la mise à disposition de locaux.

Nous avons été très bien été accueillis par les habitants de Tence où nous avons tourné pendant trois semaines. Les décors ont été fabriqués par des entreprises locales (menuisiers, peintres…) et une quinzaine de figurants de Tence et des environs a participé au film notamment grâce à Adbelkader Railane, le responsable de la Mission locale d’Yssingeaux. La seule chose que nous regrettons, c’est que le département de la Haute-Loire et la Région Auvergne n’aient pas souhaité soutenir notre projet.

Bruno Hausler, vous jouez Matthieu Polivennes, le nouveau directeur d’Auvergne Télé Services. Ce rôle est votre premier rôle au cinéma. Comment avez-vous vécu cette nouvelle expérience ?

Au départ, je suis un comédien de théâtre. J’ai notamment joué dans la pièce « Full Metal Molière », grand succès du Festival Off d’Avignon 2010. Jouer la comédie au cinéma est très différent par rapport au théâtre. Dans le cinéma, nous sommes tributaires de la technique, ce qui demande beaucoup de concentration. On tourne les scènes de manière décousue, pas forcément dans l’ordre. Les équipes aussi fonctionnent différemment. Dans le théâtre, surtout au sein de petites compagnies, nous voyons le projet d’une manière globale. Au cinéma, nous sommes là uniquement pour être acteur, le reste nous échappe et dépend de nombreux autres professionnels.